Pakistan: Enlèvements, agressions sexuelles et conversions forcées violent les droits humains


Enfants saisis sur le chemin de l’école
« Nous avons le devoir de parler de ce qui se passe, d’empêcher ces cas », a déclaré l’archevêque, ajoutant que « les cas d’enlèvements, d’agressions sexuelles, de conversions forcées et de mariages forcés sont un problème dans la société pakistanaise que le gouvernement tente de maîtriser. » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce problème ne touche pas seulement les filles. « Parfois, des garçons sont aussi enlevés, abusés sexuellement et souvent tués », a expliqué l’archevêque Shaw.
« Imaginez la situation de ces parents, qui préparent les cartables de leurs enfants, les envoient en classe, puis ne les revoient plus jamais parce qu’ils ont été enlevés. Parfois, leurs corps sont retrouvés et ils peuvent organiser les funérailles et pleurer. Mais dans d’autres cas, tout ce que les parents peuvent faire, c’est pleurer sur la disparition de leurs enfants. »
Sensibiliser l’opinion publique pour faire diminuer le nombre de cas
L’enlèvement de mineurs a été analysé dans un document de recherche produit par «Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)», intitulé « Écoutez leurs cris ». Le Pakistan est l’un des pays où le problème est le plus grave, avec le Mozambique, le Nigeria, l’Égypte, l’Irak et la Syrie. L’archevêque a remercié «Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)» pour tout le soutien qu’elle a apporté non seulement à son diocèse, mais à toute l’Église au Pakistan, et a demandé plus d’aide pour sensibiliser les gens à ces cas qui touchent des centaines de personnes chaque année. « Le Pakistan est un très grand pays. Lorsque nous parlons d’un problème dans un domaine, cela ne signifie pas que ce problème se produit partout. Néanmoins, le travail de sensibilisation du public constitue une partie importante de l’effort visant à réduire le nombre de cas.
Par son témoignage, Mgr Shaw espère sensibiliser davantage de gens à une réalité si souvent ignorée par le monde, mais qui est vraiment dramatique pour de nombreuses familles de ces pays. « Ces enfants ne sont même pas libres de jouer dans le jardin. Nous avons le devoir de parler de ce qui se passe, de prévenir ces cas », a-t-il déclaré.
Dialogue et liberté religieuse au Pakistan
Selon le dernier rapport sur la liberté religieuse d’ «Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)» publié en avril 2021, « le problème des enlèvements de jeunes filles chrétiennes et hindoues s’est aggravé » au cours des dernières années. « Assad Iqbal Butt, président de la Commission des droits de l’homme du Pakistan, a noté que le nombre de victimes avait doublé depuis 2018, pour atteindre 2 000 par an. Les ravisseurs, souvent avec la complicité de policiers et auxiliaires de justice corrompus, affirment que les jeunes filles ont plus de 18 ans et ont voulu se marier de leur propre chef », indique le rapport.
La situation est grave et, selon le rapport d’ «Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)», les « plaidoyers des parents, avec des papiers d’identité montrant l’âge réel des filles, échouent beaucoup trop souvent à arrêter les mariages et conversions forcés. » Dans le diocèse de l’archevêque Sebastian Shaw, un groupe de travail interreligieux aborde beaucoup de ces questions. « Pour nous, » explique le prélat, « il est très important de tenter de résoudre ces problèmes sociaux. Il y a des malentendus qui peuvent être surmontés par le dialogue. »