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  • Une femme qui prie © Valerian Mazataud/KEYSTONE
  • Des enfants à Haïti © AED/ACN
  • Haïti 2010 - une église détruite après le terrement © AED/ACN
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    Rafael d'Aqui, responsable des projets pour Haïti chez ACN International © AED/ACN

Haïti – Les évêques profondément attristés par l’assassinat du président et la violence dans le pays

Dans un communiqué de presse reçu le 7 juillet par la fondation pontificale Aid to the Church in Need (ACN), la Conférence épiscopale d’Haïti a exprimé sa stupéfaction et ses condoléances à la suite de la triste nouvelle de l’assassinat de Jovenel Moïse, président de la République, dans la nuit du 6 au 7 juillet, à sa résidence privée. Au cours de l’attaque, l’épouse du président, Martine Moïse, a également été blessée par balle. Aux premières heures de la matinée de mercredi, elle a été transportée au Jackson Memorial Hospital de Miami, aux États-Unis, où elle se trouve actuellement dans un état critique, mais stable.

Dans sa déclaration, la conférence condamne « ce meurtre inadmissible et révoltant et présente ses plus sincères condoléances aux parents et amis » des victimes. Dans ce communiqué, la conférence espère également le rétablissement de la première dame.

« Ce triste événement marque un tournant regrettable dans notre histoire » déplorent les évêques d’Haïti. Un tournant « dicté par le choix délibéré de la violence fait, depuis un certain temps, par de nombreux secteurs de la population comme méthode de survie et de règlement des différends. »

 

Des morts et des enlèvements quotidiens dans la capitale

 

La violence à Haïti a augmenté de façon spectaculaire ces dernières années. Selon un rapport de la Commission épiscopale nationale pour la justice et la paix, reçu par ACN il y a quelques jours, la violence et la criminalité dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont augmenté de façon spectaculaire entre janvier et mars 2021. Dans la seule zone métropolitaine, on a enregistré 131 morts violentes, dont 34 victimes n’ont même pas pu être identifiées.

 

Dans son rapport, la Commission Justice et Paix a exprimé le sentiment général de peur de la population en raison du manque de sécurité et a indiqué que les enlèvements constituaient une menace réelle pour les habitants de Port-au-Prince, avec une moyenne d’un ou deux enlèvements par jour, mais jusqu’à cinq ou six certains jours.

Face à la situation chaotique que connaît le pays, les évêques catholiques rappellent que « la violence ne fait qu’engendrer la violence et ne peut conduire qu’à la haine. » Le pays, qui se trouve dans une « impasse politique », ne peut résoudre ses problèmes que « par le dialogue et le consensus ». La Conférence épiscopale d’Haïti suggère la création d’une table de discussion incluant tout le monde et demande à la population d’abandonner les armes et de choisir la vie.

Les défis de l’Église, avocate de la paix

Pour sa part, Rafael D’Aquí, responsable des projets en Haïti pour l’organisation ACN, a exprimé sa « profonde tristesse face à cette nouvelle ». « C’est un signe du manque total de stabilité qui existe dans le pays. C’est un grand défi pour l’Église, qui a un rôle clé en tant que promoteur de la paix. La société haïtienne a besoin d’approfondir le message évangélique de justice, de réconciliation et de pardon », a déclaré Mr D’Aqui. 

Parlant du travail d’ACN en Haïti, le responsable de projet a souligné le soutien apporté depuis de nombreuses années « à ce pays profondément touché par la pauvreté et l’injustice sociale. »
« La création d’un leadership au cœur profondément ancré dans la foi est un pilier fondamental pour la reconstruction d’Haïti », a expliqué D’Aqui.

Selon le Brésilien d’origine, qui s’est rendu deux fois dans le pays au nom de l’organisation ACN, l’Église haïtienne fait face à un grand défi « pour assurer un minimum de dignité humaine au peuple, puisque l’État ne remplit pas son rôle ».

Enfin, au nom d’ACN, il demande des prières. « Je reconnais le grand effort de l’Église pour donner des signes d’espoir aux personnes en situation de désespoir, après tant de catastrophes naturelles et en raison de l’extrême pauvreté. Nous ne pouvons pas les laisser seuls. Joignons-nous à la demande des évêques et demandons à Notre Dame du Perpétuel Secours, Patronne et Protectrice d’Haïti, de les aider et de libérer Haïti des liens de la haine et du mal. »