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  • DIMANCHE DE PENTECÔTE, OWO, NIGERIA : 39 catholiques tués, plus de 80 blessés (Photo : «Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)»)
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DIMANCHE DE PENTECÔTE, OWO, NIGERIA : 39 catholiques tués, plus de 80 blessés – LES HISTOIRES DERRIÈRE LES CHIFFRES

Après l'attaque meurtrière contre l'église Saint-François Xavier à Owo, dans l'État d'Ondo, au Nigeria, le dimanche de la Pentecôte, «Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)» a rencontré des survivants à l'hôpital Saint-Louis d'Owo et au Centre médical fédéral (Federal Medical Centre). Dans d'autres cas d'attaques terroristes, les médias ont partagé des histoires et des informations pendant plusieurs jours. Dans le cas de ce massacre dans le sud-ouest du Nigeria, seul un chiffre – 39 personnes tuées – semble être resté. Pourtant, derrière le chiffre se cachent des histoires et l’«Aide à l’Eglise en Détresse (ACN)» pense qu’on ne peut pas simplement tourner la page. L'association souhaite partager certains des témoignages des gens qui ont survécu au jour fatal du massacre, ainsi que les craintes et les espoirs qui ont suivi.

Mme Blessing John, 36 ans
 « L’expérience a été terrible et je ne la souhaite même pas à mes ennemis. Le prêtre était sur le point de terminer la messe et moi j'étais assise dans la rangée du milieu de l'église. Au début, quand j'ai entendu les premiers cris qui se rapprochaient, j'ai cru que c'était la sirène de la police qui passait. Les paroissiens ont commencé à courir vers l'autel afin d’entrer dans la sacristie, mais moi je ne pouvais pas courir si loin, car je suis enceinte de 7 mois. J'ai décidé d'aller dans la chapelle de la Divine Miséricorde, mais il y avait beaucoup de gens qui couraient dans cette direction. Ne sachant pas quoi faire, j'ai décidé de m’allonger sur des paroissiens qui avaient déjà été abattus. Alors que j'étais allongée là, un des hommes armés a jeté une petite lumière près de moi. J'ai immédiatement compris que cela pouvait être de la dynamite. Ainsi j'ai commencé à m’éloigner en me traînant pour être en sécurité, mais avant d’aller trop loin, la dynamite a explosé brûlant mon dos et ma jambe gauche. À ce moment, je ne pouvais pas pleurer ni ressentir la douleur, tandis que du sang jaillissait de mes blessures. J'ai ouvert la bouche et j'ai dit: ‘ Père, je suis venue à prier dans ton temple et voilà ce qui s'est produit. Si je péris, je péris, mais s'il vous plaît, Dieu, souvenez-vous de moi et de ma petite fille dans votre Royaume’. Je suis heureuse d'être en vie et que mon bébé à naître est en vie et en bonne santé. On m'a également dit que ma fille de trois ans, que je croyais morte, est également en vie, bien qu'elle ait été terriblement blessée lors de l'attaque et se trouve au Centre médical fédéral. S’il vous plaît, gardez-nous dans vos prières pour qu’on puisse nous rétablir rapidement et pour que je puisse retrouver ma fille et ma famille. » 

Emmanuel Igwe, 35 ans
« J'étais à l'église lorsque l'affreux incident s'est produit, mais, avant d'aller plus loin, je veux remercier Dieu que ça n’a pas été plus que ça, car certains d'entre nous ont été sauvés bien que d'autres aient été gravement blessés. Que les âmes de ceux qui sont morts reposent en paix et que Dieu nous réconforte en tant qu'église ainsi que toutes leurs familles. L'intention des hommes armés était de pénétrer à l'intérieur de l'église et de s'assurer que personne ne se sauve. Ils voulaient entrer tranquillement et accomplir leurs mauvaises intentions, mais je remercie Dieu d'être intervenu en notre faveur. Nous avions déjà reçu les bénédictions finales et nous attendions la procession du prêtre et des serviteurs de l'autel lorsqu’on a entendu le premier coup de feu. Je suis sorti de l'église en pensant qu'il s'agissait d'une bagarre entre voleurs armés, ou entre voleurs et soldats, mais en voyant des hommes courir vers l'église, j'ai compris qu'il s'agissait d'autre chose. J'ai rapidement couru vers l'église et j'ai dit aux paroissiens de rentrer à l'intérieur et de s'allonger à plat sur le sol. Au départ, je voulais sortir par une autre porte, mais j'ai vu que beaucoup de gens y avaient déjà été tués. J'étais effrayé, confus et fatigué de courir. J'ai décidé de m'allonger aussi à plat sur le sol et quand j’étais sur le point me lever, on a jeté un premier bâton de dynamite faisant tout trembler. Le deuxième bâton de dynamite a été lancé près de l'endroit où j'étais allongé. Beaucoup de gens sont morts à côté de moi, mais Dieu m'a donné une seconde chance. Cet incident m'a vraiment bouleversé. Je suis en colère dans mon esprit, mais qui suis-je pour questionner Dieu ? Cette attaque m’a rendu plus fort dans ma foi et m’a rapproché de Dieu. Je suis en vie et aucun membre de ma famille n'a été tué. Dieu merci pour cela. »

Sunday Vincent, 5 ans 
« J'étais à l'église avec mes parents quand l'attaque s'est produite. J'étais confus, j'avais peur et j'ai pleuré tout au long de l'attaque. Je pensais que ma maman et mon papa étaient morts, mais quand je me suis retrouvé à l'hôpital, je les ai vus en vie et ça m'a fait tellement plaisir. Je ne veux plus retourner à l'église, car si je le fais, je pourrais être tué. » 

Thaddeus Bade Salau, 52 ans
« J'étais à l'église quand l'incident s'est produit. J'étais allongé sur le sol jusqu'à ce qu'un des hommes armés m’intime de me lever avec neuf autres paroissiens, dont ma magnifique fille. Ils ont tiré sur nous, un à la fois. J'ai été le dernier à être abattu et la balle a touché ma joue. Je suis la seule personne sur les dix à survivre. C’est quelque chose que je ne pourrai jamais oublier. La perte de ma magnifique fille pendant l'attaque est une grande douleur, mais ma foi n’a pas été ébranlée. L’attaque a vraiment renforcé ma foi en Dieu. Je suis heureux d'être encore en vie et j’exhorte la communauté internationale à prier pour notre rétablissement rapide et à nous apporter de l’aide matérielle et financière. » 

Josephine Ejelonu, 50 ans
« J'étais à l'intérieur de l'église quand l'incident s'est produit. Quand j'ai entendu le premier coup de feu, j'ai cru que c'était un pistolet jouet. Je me suis retournée et j'ai vu des gens courir. Je ne savais pas où courir, alors je me suis allongée sur des gens qui étaient déjà morts, faisant semblant d'être morte aussi. J'étais toujours au sol quand on a lancé le premier bâton de dynamite très près de mes jambes. C'est ainsi que mes jambes ont été déchirées exposant les os à vif. Dans cet état d'agitation et d'agonie, j'ai vu un des hommes armés venir vers moi. Je me suis traînée hors de l'église et j'ai sauté à travers la clôture. C'est ainsi que je me suis sauvée. J'ai vu certains des hommes armés, y compris un qui avait une chemise jaune, un jean bleu et un masque noir, tandis qu'un autre portait un t-shirt rouge, un jean noir et un masque rouge. Ce sont eux qui ont lancé les bâtons de dynamite. Je veux seulement remercier Dieu d'avoir épargné ma vie et celle de ma famille. Je demande à la communauté internationale de se souvenir de nous dans ses prières et que nous avons désespérément besoin d’aide financière. Je suis triste et en colère que des âmes innocentes aient été tuées. Honnêtement, retourner à l'église me fait très peur. Cette attaque a été un choc aussi pour ma foi, mais je prie pour plus de grâce et plus de force pour que ma foi reste ferme. » 

Okorie Faith, 9 ans
« Je ne suis qu'une petite fille qui rêve de devenir religieuse. Tout ce que je demande, c'est d'être en vie et de réaliser mes rêves. Est-ce que je demande trop ? Mais je me demande si je pourrai continuer à aller à l'église en ce moment, parce que c'est quand je suis allée à l'église pour prier Dieu que j'ai été frappée par une balle. Je ne veux pas mourir. J'ai échappé de justesse à la mort. Je veux vivre longtemps, réaliser mes rêves et rendre mes parents fiers. Je remercie Dieu d'avoir épargné ma vie. Gardez-nous toujours dans vos prières ».