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  • La congrégation Misioneras de Jesús Verbo y Victima dans le village de Rosaspata, prélature de Huancané, Puno.Les sœurs travaillent dans une communauté très pauvre. Elles se réjouissent de l'aide d'ACN. Elles aimeraient rénover le toit de leur centre de catéchèse. (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)
  • Vue de la zone urbaine de Cerro Colorado à Arequipa. (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)
  • Messe de la Fête-Dieu dans la cathédrale de Moyobamba, célébrée par Mons. Rafael Escudero López-Brea. (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)
  • Le père David O'Connor prie pour les habitants de Sandia-Huancané (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)
  • Visite au Caserio Playa Hermosa, où une église sera construite grâce à ACN. (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)
  • Le père Joan Lopez Agudela célèbre la sainte messe dans les montagnes, diocèse de Santiago Apostol de Huancane. (Image : "Aide à l'Église en Détresse (ACN)" (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)
  • Moment de prière dans la paroisse San Juan Bautista de la prélature de Huancané, Puno (Photo : "Aide à l'Église en Détresse (ACN)") (Image : «Aide à l'Église en détresse (ACN)»)

Pérou : Les défis de la « terre sanctifiée »

« Nous avons traversé la forêt amazonienne, grimpé jusqu’à 5.000 mètres d’altitude dans les Andes et sommes rentrés dans le désert. Nous avons marché sur une “terre sanctifiée”, comme l’appelle le Pape François », a déclaré Luis Vildoso, chef de projet pour le Pérou au sein de la fondation internationale «Aide à l'Église en détresse (ACN)».

Luis Vildoso s’est exprimé au cours d’un entretien accordé à la fondation «Aide à l'Église en détresse (ACN)» alors qu’il rentrait de son récent voyage dans ce pays. Il a décrit le travail et les défis pastoraux auxquels l’Église est confrontée dans les régions difficiles d’accès telles que le vicariat de Yurimaguas (dans la région de Loreto), la prélature de Moyobamba (dans la région de San Martín) et la prélature de Huancané (dans la région de Puno).

«Aide à l'Église en détresse (ACN)» : Quel rôle l’Église catholique joue-t-elle aujourd’hui au Pérou ?
Luis Vildoso :
La société péruvienne reconnaît la valeur et la grande contribution de l’Église. Il suffit d’aller dans des villes comme Lima, Cuzco ou Arequipa pour constater sa présence dans les chapelles, dans les noms des rues et des quartiers, et dans l’héritage laissé par les saints, les bienheureux et les vénérables péruviens, qui sont plus de 50. Lorsque nous avons parlé avec des missionnaires étrangers présents dans le pays, ils nous ont dit que l’Église au Pérou était comme un jardin qu’il fallait entretenir et arroser, parce que la foi pouvait encore être proclamée sans trop de difficulté et qu’il y avait une profonde soif de Dieu et une grande piété populaire. L’Église est présente là où il n’y a pas d’autre institution. L’Église a joué un rôle fondamental dans l’évangélisation en Amazonie péruvienne, dans le sud des Andes et dans certaines zones en périphérie urbaine. Elle se consacre à l’évangélisation et à la prise en charge des besoins matériels et spirituels de la population. D’après les témoignages que de nombreuses personnes ont partagés avec nous à propos du dévouement et de l’amour dont elles ont bénéficié, je suis convaincu que ces prêtres et ces missionnaires voient le visage de Jésus reflété dans ces personnes qui ont soif de Dieu.

Comment les laïcs collaborent-ils à cette mission de l’Église ?
Comme l’a dit le Pape François, le Pérou est une « terre sanctifiée », et cela se reflète dans l’expression de la foi en tout lieu. Lors de notre voyage, il a été très agréable de voir en Amazonie comment les laïcs sont des animateurs au sein de l’Église. Il nous a semblé qu’ils étaient de vrais héros. Ils sont les gardiens de la foi dans chaque communauté, parce qu’il n’y a presque pas de prêtres ni de religieuses. Par exemple, ce sont les laïcs qui célèbrent la liturgie de la Parole et qui manifestent leur foi avec joie pour que leur peuple ne la perde pas. Lorsque nous avons visité le vicariat apostolique de Yurimaguas, cela a coïncidé avec une réunion de formation d’animateurs laïcs, un événement soutenu par la fondation "Aide à l'Église en détresse (ACN)", et il a été très intéressant de voir comment ils recevaient une formation biblique pour accompagner et soutenir leur communauté face à la croissance des sectes.

Y a-t-il quelque chose pendant le voyage qui ait attiré votre attention ?
Je me souviens avec beaucoup d’affection de notre passage par la Prélature Santiago Apóstol de Huancané. Nous avons pris le petit déjeuner dans la maison paroissiale avec un prêtre et une famille qui s’occupait de l’église. Après avoir fini de parler, alors qu’ils nous avaient dit tous leurs besoins, nous sommes allés à l’église qui était à côté de la maison. Dès que nous sommes entrés dans cette église, toute la famille s’est mise à genoux et a commencé à prier en quechua. Cela m’a donné un sentiment très profond de religiosité et de révérence, parce que devant le Saint-Sacrement, ils savaient devant qui ils se trouvaient. Je pense aussi aux missionnaires, parmi lesquels il y a plusieurs étrangers dans les endroits les plus reculés. Ce fut une expérience que, sans aucun doute, je garderai dans mon cœur. Mais en même temps, on se rend compte à quel point la mission est difficile. Les missionnaires sont des gens qui risquent leur vie, car certaines routes, comme par exemple la route de Sandia, dans la prélature de Huancané, sont bordées par de grands précipices et il est fréquent qu’elles ne soient pas asphaltées. Les missionnaires parcourent de grandes distances et supportent les intempéries. Ils traversent le brouillard, s’exposent au soleil et au froid des montagnes. Ce sont des conditions très extrêmes qu’ils sont disposés à endurer pour servir et prendre soin de ceux qui en ont le plus besoin.

Quels défis l’Église rencontre-t-elle au Pérou ?
Un premier défi est que dans tous les endroits que nous avons visités, il y a un grand manque de clergé et de personnel religieux. Le deuxième défi est le contraste entre d’une part les richesses culturelles et naturelles, et d’autre part l’injustice sociale et les inégalités. Au milieu de cette douloureuse réalité, l’Église évangélise, promeut ses valeurs et tente d’accompagner ces personnes. La pauvreté est également une grande difficulté pour l’Église locale, parce que dans des endroits comme ceux que nous avons visités, les gens n’ont pas assez de revenus pour soutenir les prêtres ou leur travail pastoral. Enfin, dans les zones de mission du Pérou, il y a de grandes distances à parcourir et il est très difficile de se rendre dans ces zones, que ce soit dans la partie haute des Andes ou au fond de la jungle. Il y a même des communautés qu’il n’est possible d’aller voir qu’en traversant les rivières. À Arequipa, nous avons visité le monastère cloîtré de l’Ordre des moniales canoniques régulières Justiniennes, dont la vocation est de prier pour le clergé. Cela m’a fait penser que, d’une part, il y a une pénurie de prêtres et de religieux et, d’autre part, nous avons l’Église contemplative, qui prie pour que le Seigneur envoie des ouvriers à sa moisson.

Comment la fondation «Aide à l'Église en détresse (ACN)» aide-t-elle l’Église au Pérou ?
La contribution "d’Aide à l'Église en détresse (ACN)" au pays remonte à de nombreuses années. L’impact de l’aide peut être vu dans la formation du clergé, qui se poursuit à ce jour. Dans de nombreux endroits, les prêtres nous ont dit : « J’ai été formé grâce à la fondation "Aide à l'Église en détresse (ACN)" ». La formation des séminaristes est l’une de nos priorités. Nous devons valoriser la formation de la foi et prendre au sérieux les paroles du Pape François selon lesquelles il s’agit d’une « terre sanctifiée ». Il a été très agréable de constater que dans des endroits comme la prélature de Huancané, la congrégation des Missionnaires de Jésus Verbe et Victime gère et distribue certaines publications de la fondation "Aide à l'Église en détresse (ACN)" telles que la « Bible de l’enfant », « Je prie le chapelet », « Je crois » et le « YouCat ». Ces religieuses, par exemple, les utilisent pour l’accompagnement spirituel de la population.