Les chrétiens au Liban – Une décroissance inquiétante
Vers les rendez-vous de l'abbé Samih en Suisse romande
De plus en plus de chrétiens quittent le Moyen-Orient. Ce phénomène touche non seulement la Syrie et l'Irak, mais aussi le Liban. Dans ce pays, qui était encore récemment le seul du Moyen-Orient avec une majorité de population chrétienne, les chrétiens forment désormais une minorité en diminution constante. Pendant la guerre civile entre 1975 et 1990, 700 000 chrétiens ont quitté le pays, et l'exode se poursuit. Aujourd'hui, les chrétiens ne représentent plus qu'environ 33% de la population totale. Parmi les jeunes de moins de 25 ans, seul un quart sont chrétiens.
Soutien nécessaire à l'Église
La situation est encore plus dramatique dans l'archidiocèse de Baalbek. Là-bas, les chrétiens représentent à peine 5% de la population. Dans cette région pauvre, où l'insécurité règne en raison de la proximité de la frontière syrienne, les habitants ont peur. Ceux qui le peuvent quittent le pays ou cherchent fortune au Canada ou en Australie. Beaucoup se dirigent au moins vers Beyrouth. Seule une Église forte, capable de soutenir spirituellement, pastoralement, socialement et économiquement ses fidèles, peut arrêter l'exode massif.
Réfugiés syriens au Liban
En raison de l'afflux massif de Syriens déplacés, on estime qu'environ 5,9 millions de personnes vivent actuellement au Liban, dont peut-être un quart (environ 1,5 million de personnes) sont des réfugiés. Les réfugiés sont principalement des musulmans sunnites. Mais des dizaines de milliers de chrétiens de Syrie et d'Irak ont également cherché refuge au Liban. L'Église catholique soutient les réfugiés chrétiens avec divers projets, notamment à Zahlé, près de la frontière syrienne. Dans la soupe populaire établie là-bas, 1000 personnes sont nourries chaque jour. Des réfugiés syriens travaillent dans la cuisine de l'établissement, leur permettant d'avoir un emploi. Ce projet vise non seulement à nourrir le corps, mais aussi à permettre aux invités de ressentir l'amour de Dieu et l'attention des autres. La soupe populaire est rendue possible grâce aux dons de « Aide à l’Église en Détresse (ACN) ». Chaque repas distribué est un signe d'amour du prochain et donne de l'espoir aux réfugiés.
Abbé Samih Raad
Il est né le 5 mars 1968 à Kfarnabrakh, dans le district d'al-Chouf, au Liban. Il a étudié la théologie au Liban et y a été ordonné prêtre. En plus de son travail pastoral, il a également suivi une formation académique, et a obtenu un doctorat en philosophie au Liban et une licence à l'Institut pontifical d'études arabes et islamiques (Pisai) à Rome. Il réside depuis quelques années à Metz, en France, où il enseigne au séminaire et travaille dans une paroisse.
« Aide à l’Église en Détresse (ACN) » soutient chaque année des projets au Liban pour un montant de CHF 800 000.